0 3 minutes 12 heures

Dakar, 1er juillet 2025 – Dans le cadre de la refondation du partenariat militaire entre Dakar et Paris, la France a officiellement transféré ce mardi la station d’émission interarmées de Rufisque à l’État du Sénégal. Ce site stratégique, utilisé depuis 1960 par les Éléments français au Sénégal (EFS), assurait jusqu’ici les communications militaires sur la façade atlantique sud.

Cette restitution s’inscrit dans le processus de réajustement des relations bilatérales entamé depuis plusieurs mois, et qui a connu un nouvel élan la veille à Séville, lors d’un entretien entre les présidents Bassirou Diomaye Faye et Emmanuel Macron, en marge de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement.

Selon un communiqué de l’ambassade de France à Dakar, cette remise s’appuie sur les engagements pris lors de la commission conjointe franco-sénégalaise du 16 mai 2025, conformément au traité de coopération militaire signé entre les deux pays le 18 avril 2012.

Le président Faye a salué une coopération « redéfinie », soulignant que les échanges avec son homologue français avaient porté sur « la coopération bilatérale ainsi que sur les enjeux régionaux et internationaux d’intérêt commun ». Emmanuel Macron, de son côté, a insisté sur la volonté d’ancrer ce partenariat dans « les intérêts de nos peuples et de notre souveraineté ».

Cette restitution de la station de Rufisque intervient après la remise progressive, depuis mars, de plusieurs emprises militaires françaises, dont les sites Maréchal et Saint-Exupéry (près du parc de Hann), et le quartier Contre-Amiral Protet, situé au port de Dakar. Le processus devrait s’achever d’ici fin juillet.

Au-delà de la dimension sécuritaire, le repositionnement militaire français s’intègre dans une stratégie plus large de refonte des liens économiques, culturels et diplomatiques. Si la France reste le deuxième fournisseur du Sénégal – représentant 10,2 % des importations en avril 2025, selon l’ANSD – les exportations sénégalaises vers la France, elles, ont progressé de 14,2 %, dopées par le pétrole, le poisson et le ciment.

Ce transfert marque une nouvelle étape dans la volonté affichée par Paris et Dakar de bâtir une relation « équilibrée, respectueuse des souverainetés et tournée vers l’avenir ».

Stella S.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *