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ABIDJAN – Le membre du Conseil national de transition (CNT) du Mali, Mamadou Hawa Gassama, a été interpellé le 2 juillet 2025 à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. Il était en déplacement en Côte d’Ivoire pour présenter ses condoléances à la famille d’un proche récemment décédé.

Présenté dès le lendemain à un juge, Gassama a été placé sous mandat de dépôt pour outrage, incitation à la haine et tentative de déstabilisation des institutions. Ces accusations font suite à des propos controversés qu’il aurait tenus en 2024, lors d’une apparition sur une Web TV très suivie. Dans cet extrait largement diffusé sur les réseaux sociaux depuis son arrestation, le responsable malien attaque vertement le président ivoirien Alassane Ouattara, qualifié « d’ennemi du Mali ». Il met également en doute son origine ivoirienne, évoquant une prétendue nationalité burkinabè.

Selon les autorités judiciaires ivoiriennes, Mamadou Hawa Gassama sera jugé en décembre 2025. En attendant, il est incarcéré à la prison centrale d’Abidjan. À ce jour, ni l’ambassade du Mali en Côte d’Ivoire ni les autorités maliennes n’ont officiellement réagi à cette arrestation, alimentant les spéculations sur un éventuel malaise diplomatique. Pour certains observateurs, l’affaire rappelle l’épisode tendu de l’arrestation des 49 militaires ivoiriens à Bamako en 2022.

Du côté malien, la marge de manœuvre semble limitée. Le CNT, organe législatif de transition, ne confère pas à ses membres un statut équivalent à celui de député, notamment en matière de passeport diplomatique. Contrairement à certaines rumeurs, Gassama ne disposait pas de ce document au moment de son interpellation.

Des sources proches du dossier évoquent une possible mobilisation juridique. Gassama chercherait à s’attacher les services d’un avocat de renom, potentiellement l’ancien ministre malien de la Justice, Me Kassoum Tapo, aujourd’hui installé en Côte d’Ivoire. D’autres noms circulent également, dont celui de Me Mamadou Ismaël Konaté.

Dans un contexte régional tendu, cette affaire pourrait raviver les tensions entre Abidjan et Bamako, au risque de compromettre la situation de la diaspora malienne en Côte d’Ivoire, estimée à plus de trois millions de personnes.

Stella S.

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