
Une récente vérification financière couvrant la période 2022-janvier 2025, réalisée par le Bureau du Vérificateur, révèle un pilotage à la dérive et un laxisme administratif inquiétant.
Un ministère absent, un comité de pilotage inactif
Le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, en charge du programme, est pointé du doigt pour son manque d’anticipation et son absence dans le renouvellement du programme. Par ailleurs, le Comité de Pilotage, chargé de superviser le PAEFFK, ne remplit pas ses fonctions : réunions sporadiques et suivi quasi inexistant sont dénoncés.
Des flux financiers opaques et un cadre contractuel fragile
Pendant ce temps, les financements continuent de circuler sans rigueur ni contrôle. Les contrats de prestations intellectuelles, souvent conclus à la hâte, ne respectent pas les règles en vigueur. Pire encore, le programme n’a pas effectué ses déclarations fiscales auprès des autorités compétentes, jetant une ombre sur sa transparence.
Les appels d’offres, notamment ceux financés par la Banque Africaine de Développement, manquent eux aussi de clarté : la communication sur les entreprises attributaires, et leurs actionnaires, est refusée, suscitant des interrogations légitimes.
Des irrégularités financières révélées
La mission de vérification a identifié des irrégularités financières pour un montant de 1,8 million de FCFA. Si la somme peut sembler modeste, elle témoigne néanmoins d’une gestion laxiste. Curieusement, cette somme a été régularisée peu après la diffusion du rapport provisoire, soulevant des suspicions quant à la volonté réelle de transparence.
Un programme au pilotage automatique, loin de ses objectifs
Dans ce contexte, le PAEFFK apparaît comme un projet en pilotage automatique, dénué de rigueur et d’exemplarité. Des responsables absents, des procédures non respectées : autant d’éléments qui compromettent l’impact réel du programme sur l’autonomisation des femmes maliennes.
Le PAEFFK, qui ambitionnait de libérer économiquement des milliers de femmes, risque aujourd’hui de les trahir par une mauvaise gestion, au moment où la rigueur et la transparence devraient être des priorités absolues.
Stella S.