
Ce projet, actuellement en cours d’élaboration, introduit une logique de résultats : les financements européens seraient accordés en fonction des efforts concrets réalisés par les pays partenaires pour limiter les départs de migrants. À défaut de coopération jugée suffisante, les aides pourraient être réduites.
« Il est prévu d’utiliser tous les instruments appropriés et les leviers nécessaires dans le cadre d’une approche incitative flexible, y compris, si nécessaire, la modification des volumes de financement liés à la migration », précise le document.
Une approche plus ferme face à la pression migratoire
Ce durcissement s’inscrit dans un contexte politique européen marqué par la montée en puissance des partis de droite lors des dernières élections européennes. Il reflète une volonté croissante de lier politiques migratoires, aide au développement et diplomatie étrangère, dans une logique de conditionnalité similaire à celle pratiquée par les États-Unis ou le Royaume-Uni.
La proposition de la Commission bénéficie déjà du soutien de plusieurs pays membres, notamment l’Italie et le Danemark, ainsi que du Parti populaire européen (PPE), formation de centre-droit présidée par Ursula von der Leyen.
Vers une extension du modèle UE-Tunisie
Le texte évoque également la possibilité d’étendre le modèle de l’accord UE-Tunisie de 2023 à d’autres pays africains. Cet accord avait pour objectif de freiner les départs de migrants vers l’Europe, en échange d’un soutien financier et logistique.
En octobre 2024, l’Union européenne a ainsi octroyé 30 millions d’euros au Sénégal pour lutter contre la migration illégale. Ce type de partenariat pourrait devenir la norme dans les relations futures entre l’Europe et ses partenaires africains.
La proposition officielle de la Commission européenne devrait être rendue publique le mercredi 16 juillet, marquant une étape cruciale dans la redéfinition de la politique européenne d’aide extérieure.
Stella S.