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Abidjan, 15 juillet 2025 – Incarcéré à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA) depuis le 2 juillet dernier, Mamadou Hawa Gassama, ancien député malien de Yélimané, est au centre d’une affaire judiciaire sensible impliquant des accusations d’offense au chef de l’État ivoirien, d’injure via système d’information et de fausse déclaration.

L’affaire, fortement médiatisée sur les réseaux sociaux, a récemment connu un rebondissement avec la diffusion d’une prétendue lettre d’excuses signée de Gassama à l’endroit du président Alassane Dramane Ouattara (ADO). Alors que certains médias démentaient son authenticité, Me Mamadou Ismaïla Konaté, avocat de la défense, est sorti du silence pour clarifier la situation.

Dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux, Me Konaté a confirmé que son client avait bel et bien adressé une correspondance personnelle et confidentielle au président ivoirien. Il a toutefois appelé à la prudence concernant les copies circulant en ligne, laissant entendre qu’elles pourraient ne pas refléter fidèlement la lettre authentique : « Transmis directement à son destinataire, par les voies idoines, ce courrier n’a fait l’objet d’aucune diffusion ni consultation extérieure », a précisé l’avocat.

L’ancien parlementaire malien a reconnu les faits qui lui sont reprochés, notamment les propos tenus dans une vidéo devenue virale et jugée offensante à l’égard du président ivoirien. Il aurait été interpellé alors qu’il se trouvait en voyage privé en Côte d’Ivoire.

Conscient du caractère explosif du dossier, Me Konaté, ancien ministre malien de la Justice, a multiplié les interventions médiatiques pour reprendre la main sur la communication. Trois communiqués ont déjà été publiés en moins d’une semaine, démontrant une volonté de gérer la pression médiatique autant que la procédure judiciaire.

En optant pour un avocat aussi expérimenté que Me Konaté, Gassama semble avoir fait un pari stratégique : celui de l’apaisement, de la discrétion et de la négociation raisonnée. Le ton mesuré et respectueux des communiqués contraste avec l’emballement des réseaux sociaux, et ouvre la voie à une issue judiciaire moins conflictuelle.

Pour conclure, entre reconnaissance des faits, communication maîtrisée et geste d’apaisement envers les autorités ivoiriennes, l’affaire Gassama pourrait évoluer vers une solution négociée. Et si la stratégie de Me Konaté s’avère payante, elle rappellera encore une fois qu’en matière judiciaire, la diplomatie des mots peut souvent peser plus lourd que les plaidoiries les plus sonores.

Pierra S.

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