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Accra, juillet 2025 – Le Ghana a marqué un tournant historique en devenant le premier pays africain à émettre et transférer des crédits carbones internationaux conformes à l’Accord de Paris, via un accord bilatéral avec la Suisse. Ce transfert, qui porte sur 11 733 tonnes de crédits carbone, est à ce jour le plus important jamais enregistré dans le cadre du mécanisme de coopération prévu à l’article 6 du traité climatique mondial.

Ces crédits, appelés ITMO (Internationally Transferred Mitigation Outcomes), ont été émis à travers le registre national du carbone du Ghana et transférés à la Fondation suisse Klik, via le registre helvétique des quotas d’émission. L’opération est l’aboutissement d’un accord signé en 2020 entre les deux États.

Les ITMO représentent des tonnes de CO₂ évitées ou absorbées grâce à des projets environnementaux tels que la riziculture durable, le compostage de déchets organiques, ou encore les foyers de cuisson propres. En les transférant à un autre pays ici la Suisse celui-ci peut les comptabiliser dans son propre bilan carbone pour atteindre ses objectifs climatiques, tandis que le pays hôte reçoit un financement pour ses projets écologiques.

Le Ghana prévoit de générer jusqu’à 60 000 crédits supplémentaires dès 2025, avec un potentiel total de plus de 100 000 ITMO dans le cadre du partenariat actuel. Le prix de vente par tonne n’a pas été officiellement communiqué, mais des sources évoquent une fourchette de 20 à 25 dollars US par tonne de CO₂.

Quatorze projets sont actuellement en cours de préparation, dont douze portés par la Fondation Klik et deux par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Quatre initiatives pilotes ont déjà reçu leur autorisation de mise en œuvre :

  • La diffusion de foyers de cuisson propres ;
  • Le développement de vélos électriques pour une mobilité durable ;
  • Le compostage de déchets organiques ;
  • Et la production de riz à faible impact climatique.

Ces projets ne se limitent pas à la réduction des émissions. Ils génèrent également des co-bénéfices sociaux et économiques : amélioration de la santé publique, création d’emplois locaux, agriculture plus résiliente et réduction de la pauvreté.

En s’alignant sur ses Contributions Déterminées au niveau National (CDN), le Ghana entend positionner la finance carbone comme levier central de sa stratégie climatique. Le pays montre que les mécanismes de marché, bien encadrés, peuvent soutenir la transition verte tout en renforçant la résilience des communautés locales.

Ce partenariat innovant, salué à l’échelle internationale, ouvre la voie à d’autres pays africains souhaitant mobiliser la finance carbone pour accélérer leur développement durable.

Crédits carbone et ITMO : comment ça marche ?

Un crédit carbone correspond à une tonne de CO₂ évitée ou absorbée. Les ITMO, prévus par l’article 6 de l’Accord de Paris, permettent à deux pays de coopérer volontairement en échangeant ces unités. Le Ghana, par exemple, vend ses crédits à la Suisse, qui les utilise pour atteindre ses propres objectifs climatiques. En retour, le Ghana reçoit des financements pour ses projets verts. Ces projets ont souvent des impacts positifs additionnels : meilleure santé (moins de fumée), agriculture durable, emplois locaux, etc.

Pierra S.

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