
Goma, Le Mouvement du 23 mars (M23) a posé comme condition préalable à la reprise des pourparlers directs avec le gouvernement congolais la libération de plus de 700 de ses membres actuellement détenus. L’annonce a été faite par Benjamin Mbonimpa, représentant du groupe rebelle, lors d’une conférence de presse à Goma (Nord-Kivu), dans l’est de la République démocratique du Congo.
Cette exigence intervient alors que les discussions, sous médiation du Qatar, sont censées reprendre début août à Doha, conformément à la déclaration de principes signée le 19 juillet entre Kinshasa et le M23. Ce texte prévoit un calendrier resserré : l’ouverture des négociations dès la première semaine d’août, suivie de la signature d’un accord de paix dans un délai de dix jours.
« Si Kinshasa ne libère pas nos prisonniers d’ici le 27 juillet, nous n’avons plus rien à faire à Doha », a averti Mbonimpa. Il précise que la libération des détenus est une « condition essentielle » à toute poursuite du dialogue.
Le représentant du M23 a également affirmé qu’aucun retrait de ses forces des zones actuellement occupées n’est envisagé à ce stade. « Cette négociation n’est pas une affaire de deux ou dix jours. Elle devra résoudre les problèmes de fond, une bonne fois pour toutes », a-t-il déclaré, qualifiant le calendrier de Doha de « symbolique ».
Du côté du gouvernement, le ton est plus mesuré. Le porte-parole Patrick Muyaya a reconnu que le processus de paix entrait dans sa phase « la plus délicate », tout en réaffirmant l’engagement de Kinshasa. « Il n’y a pas de guerre qui ne se termine pas. Aujourd’hui, nous approchons de l’atterrissage vers la paix », a-t-il déclaré en conférence de presse.
Sur le terrain, la crise humanitaire demeure dramatique. Selon les Nations Unies, plus de 27,8 millions de personnes en RDC sont confrontées à l’insécurité alimentaire, tandis que plus de 7 millions ont été déplacées à l’intérieur du pays, certaines à plusieurs reprises.
Alors que les discussions de Doha apparaissent comme une rare opportunité de dialogue direct, la méfiance entre les parties reste palpable. La réussite du processus dépendra notamment de la capacité des médiateurs à éviter un nouvel enlisement diplomatique.
Pierra S.