0 3 minutes 3 semaines

Abidjan, 29 juillet 2025, À moins de trois mois de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre, la Côte d’Ivoire entre dans une période cruciale. Les candidats ont jusqu’au 26 août pour déposer leurs dossiers, mais le climat politique reste tendu, marqué par des exclusions majeures et des incertitudes au sommet de l’État.

Au pouvoir depuis 2011, le président Alassane Ouattara a été désigné candidat par son parti, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), lors du congrès de juin dernier. Pourtant, il n’a toujours pas confirmé s’il briguera un quatrième mandat, alors que la Constitution limite les mandats à deux.

Selon certaines sources, son frère cadet, Téné Birahima Ouattara, actuel ministre de la Défense, pourrait également être pressenti pour porter les couleurs du RHDP.

Quatre figures majeures de l’opposition ont été radiées de la liste électorale et sont donc inéligibles :

  • Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI),
  • Laurent Gbagbo, ancien président,
  • Charles Blé Goudé, son ex-lieutenant,
  • Guillaume Soro, ancien Premier ministre, actuellement en exil.

Cette série d’exclusions suscite de vives critiques. Pour Patrick Mhoya Bakambo, chercheur en droit public à l’université Paris-Saclay, « l’organisation des présidentielles sous Alassane Ouattara suit une constante : des scrutins taillés sur mesure pour favoriser sa réélection ».

Parmi les candidats éligibles figurent Simone Gbagbo, amnistiée et fondatrice du Mouvement des Générations Capables (MGC), ainsi que Pascal Affi N’Guessan, chef du Front Populaire Ivoirien (FPI). Mais leur capacité à incarner une opposition solide reste discutée.

Selon Patrick Bakambo, les forces en présence ne sont pas en mesure de fédérer une contestation durable : « L’opposition n’a pas aujourd’hui le poids politique nécessaire pour perturber significativement le processus électoral. »

La procédure de candidature reste rigoureuse : chaque aspirant doit s’acquitter d’une caution de 50 millions de FCFA (environ 100 000 euros) et rassembler des parrainages représentant 1 % de l’électorat, dans au moins la moitié des régions, y compris à Yamoussoukro et Abidjan.

Ces parrainages peuvent être collectés numériquement grâce à un kit électronique remis aux collecteurs. Le dépôt des candidatures est fixé au 26 août.

En 2020, sur 44 candidatures déposées, seules 4 avaient été validées par le Conseil constitutionnel, les autres ayant été rejetées pour irrégularités ou parrainages insuffisants.

Stella S.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *