
Ituri, RDC, 28 juillet 2025, Après plusieurs mois d’accalmie, la province de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a de nouveau été frappée par la violence. Au moins 30 personnes ont été tuées dans la nuit de samedi à dimanche lors d’une attaque contre une église catholique par les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), affiliés à l’État islamique.
Selon les autorités locales et religieuses, les assaillants ont ciblé la paroisse Bienheureuse Anuarite de Komanda, une localité située à environ 75 kilomètres au sud de Bunia, chef-lieu de la province. Parmi les victimes figurent de nombreux jeunes membres du mouvement Croisade eucharistique, selon l’abbé Aimé Lokana Rhese, curé de la paroisse.
« Sous nos yeux, nous avons vu au moins 31 morts et six blessés graves. Certains jeunes ont été enlevés, nous n’avons toujours aucune nouvelle d’eux », a-t-il déclaré à l’AFP.
Le chef de quartier local, Dieudonné Katanabo, évoque un bilan provisoire de 35 morts, tandis que l’ONG Convention pour le respect des droits de la personne avance un chiffre de 38 victimes.
L’armée congolaise a confirmé l’attaque sans détailler le bilan humain. Le lieutenant Jules Nsenze, porte-parole de l’armée en Ituri, a simplement indiqué que « l’ennemi serait identifié parmi les ADF ».
Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a condamné l’attaque, évoquant de son côté plus de 40 morts et rappelant que « les lieux de culte doivent toujours être protégés, tout comme la liberté religieuse ».
La localité de Komanda, située dans le territoire d’Irumu, est un carrefour stratégique reliant plusieurs provinces instables de l’est congolais, notamment le Nord-Kivu, la Tshopo et le Maniema.
Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière depuis février dernier, lorsque 23 personnes avaient été tuées à Mambasa. Le groupe ADF, à l’origine une rébellion ougandaise, est actif dans la région depuis plusieurs années et continue de semer la terreur malgré la présence conjointe des armées congolaise et ougandaise, engagées depuis 2021 dans l’opération Shujaa.
Affiliés à l’État islamique depuis 2019, les ADF sont responsables de milliers de morts et d’innombrables exactions dans la région, notamment des massacres, des enlèvements et des pillages.
Pierra S.