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Le président sierra-léonais Julius Maada Bio, nouveau président en exercice de l’Autorité de la CEDEAO, intensifie les efforts diplomatiques pour renouer les liens avec les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, qui ont officiellement quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest en janvier 2025.

Six semaines après le sommet d’Abuja du 22 juin, au cours duquel une troïka ministérielle a été mise en place pour encadrer la sortie des trois États sahéliens, Julius Maada Bio a réitéré, ce mardi depuis Freetown, un appel au dialogue avec les dirigeants de l’AES.

Recevant le président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray, en visite de courtoisie au palais présidentiel, Maada Bio a plaidé en faveur d’un « partenariat plus étroit et plus fort » entre les deux blocs ouest-africains. « Il est impératif que nous construisions une relation plus forte entre la CEDEAO et les nations de l’AES, et que nous exploitions ce partenariat pour l’avancement de notre Communauté », a-t-il affirmé.

Le chef de l’État sierra-léonais a souligné que ces relations sont essentielles pour « promouvoir le commerce, la libre circulation, et renforcer la paix et la sécurité dans la région ».

Cette démarche diplomatique s’inscrit dans la continuité de celle amorcée par son prédécesseur nigérian, Bola Ahmed Tinubu, qui avait déclaré lors du sommet d’Abuja que les portes de la CEDEAO « restent ouvertes pour l’unité, la solidarité et une vision commune de l’avenir ».

La sortie effective du Mali, du Burkina Faso et du Niger est intervenue en janvier 2025, conformément à l’article 91 du traité révisé de la CEDEAO, qui prévoit un délai de préavis d’un an. En réponse, l’organisation régionale avait mis en place un mécanisme comprenant une troïka ministérielle, un négociateur en chef et le président de la Commission, afin de gérer politiquement et techniquement cette rupture.

Ce dispositif vise à préserver les droits des citoyens, à gérer les conséquences institutionnelles et sécuritaires du retrait, tout en maintenant la libre circulation des biens et des personnes.

Parallèlement, les trois pays de l’AES poursuivent leur construction institutionnelle. Depuis la création officielle de leur confédération en juillet 2024, ils se sont dotés d’un drapeau, d’un hymne, d’un passeport commun, et prévoient la mise en place d’une force militaire conjointe.

La rencontre de Freetown intervient après une session de dialogue tenue à Bamako le 22 mai dernier, entre la Commission de la CEDEAO et les ministres des Affaires étrangères des pays de l’AES. Une initiative saluée comme un signal positif de maintien des échanges, malgré la rupture institutionnelle.

Julius Maada Bio a également exprimé son soutien aux processus de transition politique et électorale dans la sous-région, citant notamment la transition en cours en Guinée, ainsi que les prochaines échéances électorales en Côte d’Ivoire et en Guinée-Bissau. Il a proposé la tenue d’un « Sommet spécial sur l’avenir de la région ouest-africaine », à l’occasion du cinquantenaire de la CEDEAO.

De son côté, le président de la Commission, Dr Omar Alieu Touray, a fait le point sur les questions politiques dans les États membres et sur les défis liés à la Taxe communautaire de développement (TCD). Il a aussi annoncé l’envoi prochain d’une mission d’évaluation conjointe en Sierra Leone et en Guinée pour contribuer à la résolution du différend frontalier de Kenzia entre les deux pays.

Stella S.

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