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Au Sénégal, la relation entre le président Bassirou Faye et son Premier ministre, Ousmane Sonko, suscite de plus en plus de commentaires. Amis et compagnons de lutte de longue date, les deux hommes ont conquis le pouvoir ensemble, après un parcours marqué par l’opposition au régime de Macky Sall, la prison et les épreuves politiques. Mais depuis l’élection surprise de Faye, l’équilibre semble fragile.

Ousmane Sonko, leader charismatique du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), est accusé par certains observateurs de peiner à rester dans l’ombre du chef de l’État. Récemment, lors de l’installation du conseil national de son parti, il a publiquement évoqué un « problème d’autorité » dans le pays une sortie perçue comme une critique directe du président.

Traditionnellement, le Premier ministre agit au nom du président et lui rend des comptes. Mais Sonko, que beaucoup voyaient déjà candidat à la présidentielle, semble impatient. Des rumeurs persistantes évoquent un accord tacite selon lequel Faye céderait la place à son ami au prochain scrutin. Une promesse difficile à tenir, à l’épreuve des réalités du pouvoir.

De son côté, Bassirou Faye joue la carte de l’apaisement. Calme, mesuré et discret, il préfère éviter l’escalade. Cette complémentarité, forgée dans l’adversité, avait fait des deux hommes un duo redoutable durant l’opposition. Mais aujourd’hui, les tensions risquent de ralentir la « machine » gouvernementale, dans un contexte où les défis sont nombreux : dette publique, chômage des jeunes, lutte contre la corruption et affirmation de la souveraineté nationale.

En Afrique, dit-on, le pouvoir se reçoit parfois par surprise, mais le céder volontairement reste une autre histoire. La question demeure : Faye et Sonko peuvent-ils préserver leur alliance jusqu’à la fin du mandat ? Pour l’heure, la réponse semble positive… à condition que le président maintienne sa ligne de calme et de fidélité qui lui a permis d’arriver au sommet.

Pierra S.

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