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Conakry – Les tensions politiques s’exacerbent en Guinée à l’approche du référendum constitutionnel prévu le 21 septembre. Les Forces vives de Guinée (FVG), coalition rassemblant les principaux partis d’opposition et organisations de la société civile, ont annoncé lundi une série de manifestations à partir du 5 septembre pour dénoncer un projet de nouvelle Constitution qu’elles jugent taillé sur mesure pour le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya.

Selon la FVG, ce texte controversé pourrait lever l’interdiction actuelle faite aux militaires et membres du gouvernement de se porter candidats à la présidence, ouvrant ainsi la voie à une candidature de Mamadi Doumbouya et, à terme, à ce que l’opposition qualifie de « présidence à vie ». Présenté fin juin, le projet ne répond pas clairement à la question, mais sa formulation laisse planer un flou juridique que les adversaires du régime jugent volontaire.

Depuis sa prise du pouvoir en septembre 2021, le général Doumbouya avait promis de rendre le pouvoir à des autorités civiles élues. Mais le climat politique s’est progressivement durci. Depuis 2022, les autorités interdisent tout rassemblement public et mènent une répression sévère contre les voix dissidentes : arrestations, poursuites judiciaires et exils forcés se sont multipliés. Amnesty International recense au moins 47 morts lors de la répression des mobilisations depuis l’arrivée au pouvoir de la junte.

Pour les FVG, la mobilisation populaire est désormais la seule voie pour « défendre la transition » et empêcher ce qu’elles qualifient de « détournement du processus démocratique ». Dans un communiqué, la coalition a exhorté les Guinéens à « descendre massivement dans la rue » dès le 5 septembre, malgré le risque de confrontation avec les forces de sécurité.

La Guinée, habituée aux crises politiques et aux manifestations qui dégénèrent, entre ainsi dans une nouvelle phase d’incertitude. À six semaines du référendum, la perspective d’un dialogue politique semble lointaine, et les prochains jours pourraient être décisifs pour l’avenir institutionnel du pays.

Pierra S.

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