
Abuja, 25 août 2025 – L’ancien ministre nigérian des Affaires étrangères, Ibrahim Gambari, a tiré la sonnette d’alarme sur l’ampleur de l’insécurité en Afrique, affirmant que le continent fait face à l’activisme de plus de 1 000 groupes rebelles. Cette déclaration a été rapportée par le média nigérian Daily Post, à l’occasion du sommet des chefs d’état-major de la défense d’Afrique, ouvert le 25 août à Abuja.
S’exprimant devant les participants, Ibrahim Gambari a insisté sur l’urgence d’une stratégie centrée sur la stabilité interne des États : « Nous devons d’abord protéger nos pays avant de pouvoir protéger nos régions, puis l’ensemble du continent. Aujourd’hui, plus de 1 000 groupes rebelles sont actifs en Afrique », a-t-il affirmé.
Selon lui, la création et le renforcement d’industries nationales de défense ainsi que le développement de technologies de sécurité africaines constituent des conditions indispensables pour réduire la dépendance extérieure et bâtir une architecture sécuritaire pérenne.
De son côté, le commissaire aux Affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, Abdel-Fatau Musah, a exhorté les Nations Unies à assumer une part plus importante du financement de la lutte antiterroriste en Afrique, estimant que l’ONU devrait couvrir au moins 75 % des coûts des opérations militaires sur le continent.
Le chef d’état-major de la défense du Nigeria, Christopher Musa, a pour sa part souligné la complexité des menaces sécuritaires, qu’il a qualifiées de « transfrontalières et sans frontières ». Selon lui, seule une architecture sécuritaire conçue et dirigée par les Africains eux-mêmes peut offrir une réponse adaptée et durable face aux défis actuels.
Ce sommet de trois jours réunit les responsables militaires africains autour de plusieurs objectifs :
- élaborer des stratégies collectives de sécurité,
- améliorer la réponse commune aux menaces transnationales,
- favoriser l’implication du secteur privé dans les efforts de défense,
- et instaurer une table ronde de dialogue régional.
La rencontre d’Abuja intervient dans un contexte où de nombreux pays africains, notamment au Sahel, dans la Corne de l’Afrique et dans la région des Grands Lacs, sont confrontés à une recrudescence d’attaques terroristes et de mouvements armés, accentuant la nécessité d’une coordination continentale renforcée.
Pierra S.