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Le 27 août 2025, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a effectué une visite d’amitié et de travail en France, marquée par des échanges à l’Élysée et au MEDEF. Cette rencontre a mis en avant la volonté de consolider les relations entre Dakar et Paris sur la base d’un partenariat « rénové », fondé sur le respect mutuel et les intérêts partagés.

Les discussions ont porté sur plusieurs domaines, dont l’investissement, le commerce, la défense et la sécurité. Malgré les tensions diplomatiques liées au discours souverainiste porté par le duo Faye–Sonko, un rapprochement semble s’esquisser entre les deux pays, autour d’une diplomatie plus pragmatique, décrite comme « décomplexée » et « gagnant-gagnant ».

Cette visite interroge : la France conserve-t-elle une influence déterminante en Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal, en dépit des discours souverainistes ? Les analystes rappellent que les liens entre Paris et Dakar sont historiques et profonds. Plus d’un millier d’entreprises françaises sont implantées au Sénégal, et tous les chefs d’État sénégalais, de Léopold Sédar Senghor à Macky Sall, ont entretenu des relations privilégiées avec la France.

Le discours souverainiste tenu lors de la campagne présidentielle de 2024, marqué par la dénonciation du massacre de Thiaroye (1944) ou encore le départ annoncé des troupes françaises, semble aujourd’hui avoir laissé place à un ton plus conciliant. « Un pays n’a ni ami, ni ennemi : seulement des intérêts », rappelle un diplomate, estimant que Dakar a choisi de privilégier le réalisme sur la rupture.

Cette orientation pourrait inspirer d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, notamment ceux de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui ont rompu leurs relations avec la France au profit d’un rapprochement avec la Russie. Mais après plusieurs années de transition sans amélioration notable, certains observateurs estiment qu’un rééquilibrage des partenariats, basé sur un pragmatisme diplomatique, serait nécessaire.

En misant sur une coopération redynamisée avec Paris, Bassirou Diomaye Faye envoie un signal fort : le Sénégal privilégie les partenariats fondés sur la préservation des intérêts mutuels plutôt que sur le ressentiment historique. Reste à savoir si ses voisins du Sahel suivront cette voie.

Stella S.

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