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Abidjan – Un infirmier de 43 ans a été condamné à trois ans de prison ferme et à une amende de 5 millions de francs CFA (environ 7 600 euros) pour un message publié sur Facebook jugé outrageant envers le président Alassane Ouattara. Le verdict a été rendu le 18 juillet par le tribunal d’Abidjan, à quelques mois de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025.

Dans son commentaire, l’homme affirmait notamment que « si la mère du président avait avorté, elle aurait sauvé l’Afrique ». Une déclaration que le parquet a qualifiée d’extrêmement outrageante à l’égard d’une institution de la République.

Malgré sa demande de pardon lors du procès, le procureur Oumar Braman Koné a souligné que « ni le repentir ni la demande de pardon n’ont d’effet sur la réalité des infractions », justifiant la sévérité de la peine au regard du caractère injurieux du propos.

Cette affaire s’inscrit dans un contexte politique tendu où la liberté d’expression, notamment sur les réseaux sociaux, est étroitement surveillée.

Depuis début juin, six responsables de la jeunesse du principal parti d’opposition ont également été arrêtés, accusés d’avoir lancé des appels à la mobilisation via Internet. Le 21 juillet, le parquet a annoncé l’interpellation de Moussa Diakaté, soupçonné d’avoir diffusé une vidéo contenant des menaces de mort contre des partisans d’un groupement politique. Il devait être présenté devant un juge le lendemain.

À trois mois du scrutin présidentiel, le président Ouattara entretient encore le flou sur une possible candidature à un quatrième mandat. Parallèlement, plusieurs figures majeures de l’opposition, dont l’ex-président Laurent Gbagbo, ont été écartées de la course à travers des décisions judiciaires contestées.

La mémoire des violences postélectorales de 2010-2011, qui avaient fait environ 3 000 morts, continue de hanter la scène politique ivoirienne.

Stella S.

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