
Kampala, 13 août 2025, l’Ouganda est plongé dans une vive controverse après l’adoption d’une loi rétablissant la compétence des tribunaux militaires pour juger des civils. La Plateforme de l’Unité Nationale (NUP), principal parti d’opposition dirigé par Bobi Wine, a saisi ce mercredi la Cour constitutionnelle pour obtenir l’annulation du texte, jugé liberticide et contraire à la Constitution.
Cette mesure revient sur une décision prise en janvier dernier par la Cour suprême, qui avait interdit cette pratique, estimant qu’elle violait les principes d’un procès équitable. Selon le NUP, la loi a été adoptée sans consultations publiques suffisantes et en violation des procédures parlementaires, accusations rejetées par le gouvernement.
Les défenseurs des droits humains dénoncent depuis longtemps l’usage des juridictions militaires pour réprimer les opposants au président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis près de quatre décennies. Les autorités affirment, pour leur part, que seuls les civils impliqués dans des violences armées sont concernés.
Le texte a reçu le soutien de l’armée, notamment du général Muhoozi Kainerugaba, fils du chef de l’État. Parallèlement, l’opposant Kizza Besigye demeure en détention après le transfert de son dossier vers un tribunal civil, conformément à la précédente décision de la Cour suprême.
Pierra S.