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Tokyo, 20 août 2025 – Le Japon a ouvert mercredi une conférence de trois jours avec plusieurs chefs d’État africains dans le cadre de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD). L’objectif affiché : renforcer les relations commerciales et d’investissement avec le continent, alors que l’aide occidentale se réduit et que les défis économiques, climatiques et sécuritaires s’intensifient.

Parmi les participants figurent les présidents Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique), Bola Tinubu (Nigeria), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud) et William Ruto (Kenya), aux côtés du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Le contexte est marqué par le désengagement progressif de plusieurs bailleurs occidentaux, notamment la suppression par l’ancien président américain Donald Trump d’une grande partie des programmes de l’USAID. Selon un communiqué du bureau de M. Ramaphosa, « la crise de la dette et de la liquidité sur le continent africain aggrave un environnement socio-économique déjà difficile et limite l’espace budgétaire des gouvernements ».

Les discussions doivent porter sur la possibilité de futurs accords de libre-échange Afrique–Japon, ainsi que sur des garanties de prêts et des incitations pour les entreprises japonaises. Le gouvernement de Tokyo souhaite se positionner comme un partenaire économique fiable, notamment en misant sur la jeunesse africaine et ses ressources naturelles.

« Nous discuterons de la manière dont nous pouvons exploiter ces ressources humaines et matérielles comme source de vitalité, et les connecter à la croissance du Japon et à la prospérité du monde », a déclaré le Premier ministre Shigeru Ishiba, en ouverture du sommet.

Le principal lobby patronal japonais, Keidanren, a cependant averti que Tokyo doit aller au-delà de ses propres priorités et travailler à gagner la confiance des pays africains. Dans une note publiée en juin, il appelait le Japon à contribuer davantage à la résolution des défis sociaux du Sud global.

Pour accompagner cette dynamique, M. Ishiba a annoncé que le Japon formera 30 000 experts africains en intelligence artificielle dans les trois prochaines années, afin de favoriser la numérisation industrielle et la création d’emplois. Il a également évoqué son projet de « zone économique » intégrant l’Afrique et la région de l’océan Indien, destinée à encourager de nouveaux flux commerciaux.

Depuis sa première édition en 1993, la TICAD constitue l’un des principaux canaux de coopération entre Tokyo et l’Afrique. Cette neuvième conférence pourrait ouvrir la voie à un nouvel axe stratégique, mêlant commerce, innovation et diplomatie, à un moment où le continent africain cherche à diversifier ses partenaires.

Stella S.

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