
À quelques semaines du référendum constitutionnel prévu le 21 septembre, la Haute autorité de communication (HAC) de Guinée a finalement autorisé les médias à donner la parole aux partis suspendus ou dissous. L’annonce, faite lundi 1er septembre, marque un revirement par rapport à une interdiction décrétée quelques jours plus tôt.
Jeudi 28 août, le président de la HAC, Boubacar Yacine Diallo, avait interdit aux médias de relayer les propos de ces formations politiques, suscitant de vives réactions de l’opposition, qui dénonçait une tentative de musellement. Mais dans une note transmise à l’AFP ce lundi, l’institution précise que les médias doivent désormais « veiller au respect du principe de l’accès équitable » à leurs antennes et colonnes, sans exclure les partis sanctionnés. « Seul le document définitif de la HAC peut faire foi de règles de campagne », a confirmé M. Diallo.
Ce référendum, convoqué par le général Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis le coup d’État de 2021, est présenté par la junte comme un pas vers le retour à l’ordre constitutionnel. L’opposition, elle, y voit une tentative de « confiscation du pouvoir ».
En parallèle, la HAC a annoncé la suspension pour trois mois du site d’information Guinee360.com, l’un des plus lus du pays, pour « insuffisance professionnelle et manipulation de l’information », sans détailler les griefs.
Depuis son arrivée au pouvoir, le régime de Mamadi Doumbouya a multiplié les restrictions : interdiction des manifestations depuis 2022 et suspension de plusieurs dizaines de partis, dont le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), en août dernier.
Pierra S.